Juillet 2024 - La SATT Aquitaine décide un investissement de 618 110 € (dont 80 000 € dans la propriété intellectuelle) dans la maturation d'un projet innovant d’immunothérapie issu de la recherche publique régionale. L'objectif est de réaliser la preuve de concept in vivo pour faire passer cette invention du stade de la recherche à sa mise sur le marché.
Répondre aux enjeux thérapeutiques des maladies rares fibrosantes
Les maladies rares fibrosantes sont un groupe de pathologies caractérisées par une production excessive de tissu conjonctif, entraînant un durcissement et une perte de la fonction normale des organes et des tissus affectés ainsi qu’une inflammation chronique. Pour des pathologies telles que la fibrose pulmonaire idiopathique (IPF) ou la sclérodermie, il n’existe pas de traitement efficace à la fibrose, ou alors à efficacité très réduite avec des effets secondaires importants.
Introduits dans les années 90, les anticorps thérapeutiques représentent une approche prometteuse dans le traitement de ces maladies. Ces anticorps peuvent être conçus pour cibler spécifiquement les molécules impliquées dans le processus de fibrose, réduisant ainsi la progression de la maladie et améliorant la qualité de vie des patients. Cependant, ils ont généralement des effets indésirables quand leur cible est exprimée en dehors de la zone d'intérêt.
Gisèle CLOFENT-SANCHEZ, directrice de recherche au Laboratoire de Résonance Magnétique des Systèmes Biologiques (RMSB – université de Bordeaux, CNRS) propose de répondre à cette problématique en développant une solution d’immunothérapie. Cette dernière a l’avantage de combiner deux effets thérapeutiques avec deux mécanismes différents en ciblant simultanément deux composés responsables des phénomènes d’inflammation et de fibrose. Cette solution novatrice offre une meilleure efficacité, une meilleure tolérance, une haute spécificité pour la cible entraînant moins d’effets secondaires et un adressage plus fin des tissus inflammés.
Un investissement conséquent pour aboutir à une preuve de concept in-vivo
Un programme de pré-maturation financé par le CNRS à hauteur de 131 200 € a permis de sélectionner des anticorps humains ayant une action anti-inflammatoire une fois injecté à des souris modèles de l’athérosclérose.
La SATT Aquitaine soutient maintenant la maturation technico-économique du projet, avec un investissement de 618 110 € (dont 80 000 € destinés à la propriété intellectuelle), dans un programme de maturation de 18 mois, dans le but de réaliser la preuve de concept in vivo dans les modèles animaux, ainsi que pour l’optimiser avant d’envisager un développement clinique. Ce projet sera mené avec le concours de la start-up Cantarelle, qui apportera son expertise dans la construction et le suivi du programme de maturation.