MYOTACT, pour faciliter l’utilisation de prothèses de membres supérieurs

Les prothèses myoélectriques, destinées aux personnes amputées d’un membre supérieur, fonctionnent grâce à des électrodes au contact de la peau, qui captent les activités électriques des muscles, pour les transformer en des mouvements réels de la prothèse tels que l'ouverture, la fermeture ou la rotation de la main. Les muscles de la main du patient ayant disparu, il faut alors apprendre à contracter d’autres muscles pour actionner la prothèse. L’apprentissage de l’utilisation d’une telle prothèse est un processus long et complexe (entre 6 mois et 2 ans), impliquant une charge mentale importante. L’absence de retour sensoriel suite à l’amputation oblige les patients à rester en permanence focalisés sur leur prothèse pour en contrôler les mouvements. L’aspect non intuitif de la commande, le temps d’apprentissage et le manque de retour sensoriel font que près de 60% des patients abandonnent ce type de prothèse* et un petit nombre arrive à l’utiliser au quotidien.

Le projet MYOTACT, porté par Matthieu Guémann** et Christophe Halgand, Ingénieur de Recherche en calcul scientifique et docteur en automatique, vise à faciliter l’apprentissage du contrôle des prothèses myoélectriques. Ce dispositif unique permet au patient un apprentissage individualisé, anticipé et régulier.

portrait_matthieu-guemann« L’entrepreneuriat est une aventure humaine très enrichissante. La rencontre avec la SATT Aquitaine nous a ouvert un univers nouveau, riche d’opportunités et de collaborations. Le prix i-PhD est une chance car il va nous permettre d’élargir encore notre réseau et nos compétences. C’est donc avec une motivation débordante que nous nous lançons dans cette aventure», précise Matthieu Guémann.

« Entreprendre, innover et construire dans l’objectif d’améliorer la qualité des soins a toujours fait partie de mes motivations. L’écart existant entre la réalité des technologies accessibles et les outils de rééducation proposés aux patients est tel que je trouve cela injuste de ne pas leur offrir les meilleurs soins possibles à un coût raisonnable. Si certaines avancées technologiques vont demander un temps de maturation important, nous pouvons déjà, à court terme, améliorer les choses de manière conséquente et pour un faible coût », confie le jeune lauréat.

 

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*Biddiss EA, Chau TT. Upper limb prosthesis use and abandonment: a survey of the last 25 years. Prosthetics and orthotics international. 2007 Jan 1;31(3):236-57.

**Matthieu Guémann soutient sa thèse en 2019 dans l’équipe Hybrid au sein de l’Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d'Aquitaine INCIA (université de Bordeaux, CNRS, Ecole Pratique des Hautes Etudes) avec le concours de la Direction Générale de l’Armement, avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et remporter le prix i-PhD 2019.

Photographies : ©Matthieu GUEMANN